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EST-CE QUE TU T'ECOUTES TROP ?

Dernière mise à jour : 23 janv. 2023

On entend ça parfois "Celle-là, elle s'écoute trop."


Ce que j’observe dans les ateliers consentement, c’est plutôt l’inverse : on ne s’écoute pas assez.


Je ne parle pas d’écouter la chorale de voix perfides en nous qui nous expliquent que l’on n’est pas assez bien, inventif·ve, mince, successful, disponible, rapide, cultivé·e, aimable, que notre vie n’est pas comme elle devrait être etc… Toutes ces voix qui viennent de l’extérieur et que l’on a internalisées, par manque de confiance en soi ou à l’usure, par imprégnation ou simplement, par envie de bien faire. Ces voix-là, porteuses des injonctions sociales et culturelles, oui, peut-être qu’on les écoute un peu trop. Surtout si on sent que ça sape notre énergie et notre joie de vivre.


Mais je ne parle pas de ces voix-là.


Je parle de notre voix à nous.

Homme surpris
Quoi, mais non, mais c'est perso ! (Crédit : Pexels - Andrea Piacquadio)

Quand tu dis ce que tu veux vraiment, tu rayonnes


Je parle de cette voix qui porte à nos oreilles nos désirs profonds, nos rêves, notre créativité, notre vulnérabilité, notre sensibilité, nos élans spontanés sortis directement du cœur et de l’imagination pour nous faire du bien et offrir ce que nous avons de plus vrai.


Cette voix, je le constate très souvent, est un peu aphone : elle ne sait plus quoi dire, elle ne sait plus ce qu’elle veut, elle ne sait pas si elle a le droit, elle est un peu perdue.


- Nous : Qu’est-ce que tu veux ?

- La voix : Bah euh, là, euh, c'est à dire, euh, je ne sais plus.


Elle a besoin de retrouver le fil et pour ça, elle a besoin qu’on la sollicite plus souvent.


C’est à cette voix que nous (re)donnons la parole dans le jeu du « Je veux » auquel on joue souvent en atelier. Quelques minutes pour exprimer ce que l’on veut. Aucune obligation à vouloir des choses réalistes, atteignables, inspirantes ou brillantes… Pas de jugement. Pas d’infanticides de bébé désirs.

Simplement goûter le plaisir de dire et de désirer ce que l’on désire vraiment, se laisser surprendre. S’étonner même de nos désirs, s’étonner qu’il y en ait tant alors que très vite nous pensions être arrivés au bout.

Et puisque nous jouons souvent à deux, savourer le délice d’entendre l’autre nous partager ses désirs sincères et observer la transfiguration de notre partenaire : son visage, ses yeux, sa posture, tout nous dit que oui, on y est : la personne a (re)trouvé le fil de ce qu’elle veut et elle est en train de nous en faire cadeau.

C’est un cadeau d’entendre. C’est un cadeau de dire. C’est une rencontre magnifique, douce, avec l’imaginaire de l’autre.


Le consentement prend racine dans nos « je veux »

Ce jeu est un entraînement essentiel pour améliorer sa pratique du consentement.

Comme le savent ceux d’entre vous qui ont participé à un atelier, le consentement ne s’obtient pas, il se crée.

Et donc, ce n’est pas qu’un oui ou un non à aller chercher, mais un accord qui maille ce que je veux et ce que tu veux. Or, comment créer le consentement si je ne sais pas ce que je veux ?


Partez souvent à la découverte de vos « je veux »

Et si vous n’attendiez pas le prochain atelier pour jouer ?


@Pexel - Elle Hughes

Si vous avez un partenaire de jeu, c’est très facile et gratuit à mettre en place.


  • Idéalement à deux.

  • Assurez-vous d‘être tranquilles le temps du jeu.

  • Définissez le temps (3, 5, 7 minutes ou plus). N’hésitez pas à faire long : derrière le moment d’ennui ou celui où l’on croit avec tout dit, se cachent encore des trésors.

  • Définissez qui est A et qui est B. Lancez le timer et commencez. Exemple :

o A : Qu’est-ce que tu veux ?

o B : Avoir une maison et travailler dans mon jardin.

o A : Qu’est-ce que tu veux ?

o B : Un long massage à l’huile avec des mouvements de la tête au pieds, assez appuyés et continus.

o A : Qu’est-ce que tu veux

o Etc.

  • A n’a pas besoin de réagir, de commenter ou de valider. Sa neutralité bienveillante peut offrir la sécurité utile à l’exploration de B.

  • Au bout du temps, remerciez-vous, puis changez de rôle.

  • Débriefez sur ce que vous avez ressenti d’entendre et de dire.

Avant même de parler du fond de ce que vous avez dit, partagez sur cette expérience d’échange.

Cela a pour but de renforcer cette voix en vous, de lui montrer que c’est safe de dire, que c’est beau, que c’est bien accueilli. Qu’elle sera bien accueillie.


L’important ce n’est pas tant ce qu’on désire - ça peut changer toutes les minutes – mais le fait de remarquer notre désir, de le croire et de le défendre contre les voix en nous qui voudraient qu’on le laisse tomber. J’aime cette idée de devenir le champion de nos désirs. Le champion, au moyen âge, est le chevalier qui représentait ou défendait celles et ceux en incapacité de combattre (femmes, vieillards, roi…).


Commentez cet article ou écrivez-moi pour partager vos expériences !

Chevalier à cheval
A mon désir, unis pour jamais.

Observer, croire, valoriser et communiquer

Le mois prochain, nous parlerons des 4 compétences clés du consentement : observer, croire, valoriser et communiquer ce que l’on ressent pour affiner la perception de nos ressentis et de nos élans.


Ce sont les quatre compétences promues dans le modèle de Roue du Consentement, modèle qui ne cesse de m'inspirer (voir Betty Martin).


D'ailleurs, si ça vous dit, rejoignez-moi pour la formation de cette école à Bilbao en septembre : Like a pro. 5 jours de pratique pour les professionnels de l'accompagnement. C'est en anglais, though. Mais ça va être top !


A bientôt !



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