Dans les ateliers Consentir commence par sentir, on joue souvent au jeu du "Je veux". C'est simple, il suffit de dire ce que je veux, en monologue face à l'autre ou à tour de rôle. Par exemple :
"Je veux que cette vision douce du consentement accompagne et prenne le relais de cette phase nécessaire de dénonciation des violences et des rapports de force."
ou "Je veux vivre dans une maison avec une vue dégagée sur des collines boisées.", "Je veux boire un chocolat chaud devant un feu de cheminée."
Il arrive qu'on me demande si, à la place, on ne pourrait pas plutôt dire "je voudrais". On leur a en effet appris que dire "je veux" est malpoli :
"Seul le Roi dit je veux."
Bien sûr que dire "Je veux" et espérer être exaucé·e à la minute a des relents monarchiques. C'est pour ça qu'ensuite on s'entraîne à demander ce que l'on veut et à accueillir le oui comme le non. Pourtant, pouvoir dire "Je veux" est important pour assumer nos désirs et nos élans, comme ils sont et en faire cadeau au monde.
"Je veux" sous condition
"Je voudrais", grammaticalement, c'est du conditionnel. C'est donc du "Je veux" sous condition. Sous quelles conditions ? Que l'autre soit d'accord ? Que ça ne dérange pas ? Que ce soit possible ? Si notre langage n'exprime nos élans que sous conditions, ne risque-t-on pas de voir nos élans-mêmes commencer à s'atrophier ?
Et si on finissait à ne vouloir que ce que l'on peut avoir ? C'est courir le risque de développer du découragement, du ressentiment, de perdre l'énergie qui nous constitue, et de priver le monde d'une vision plus vivante, créative et satisfaisante.
C'est pour ça que j'aime particulièrement ce jeu, découvert avec Marcia Baczynski, fondatrice des Cuddle Party. Il garde vivant nos désirs, que ce soit un thé chaud, un câlin tout doux, un nouveau job ou la paix dans le monde.
Il y a souvent un moment dans ce jeu où l'on sèche, on ne sait plus. C'est alors qu'on se rapproche de nos désirs ensommeillés, ceux qui disent qui nous sommes et qui nous fait vraiment vibrer.
Ce moment du jeu est très beau, car on entre chacun un peu dans l'univers de l'autre et sans se connaître, on se sent fraternellement liés. Alors, "je veux" n'est plus monarchique, mais une invitation à la rencontre.
Oser demander, oser offrir notre sensibilité personnelle
Pour les désirs qui engagent une personne, on peut passer à l'étape d'après : Oser demander ce que l'on veut. Et prendre le risque de rencontrer ce que l'autre veut bien faire avec nous.
Le consentement, c'est décider ensemble ce que l'on va faire après. Plus qu'une réponse à une question, cela peut devenir le maillage de nos désirs, de nos "je veux" respectifs, pour des interactions plus créatives et plus satisfaisantes. Pour beaucoup, oser demander cela ressemble à gravir une montagne. Je le ressens encore souvent. C'est pour ça que je continue de m'entraîner et vous propose que l'on s'entraîne ensemble. Osons demander.
A bientôt,
Magali
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