Magali
ARRETE DE DEMANDER, POUR QUI TU TE PRENDS ?
Ou comment nous sommes éduqués très tôt à oublier ce que l’on veut vraiment… Vie quotidienne, extrait.

Vendredi je prenais le métro à Paris.
J’avais une grosse valise (22,5kg !) alors je me suis assise près de la porte, sur un strapontin, pour caler ma valise dans le coin, histoire qu’elle ne gêne pas le passage.
Deux ou trois stations plus tard, une femme et une petite fille rentrent. La petite fille doit avoir 4-5 ans. La femme s’accroche au pilier central.
La petite fille reste devant ma valise. Elle me regarde avec des yeux prêts à pleurer de frustration.
Je devine qu’elle a très envie de s’asseoir. Au risque de paraître insensible, je décide de ne pas bouger ma valise. C’est vraiment pénible pour tout le monde quand la circulation est gênée. Et par ailleurs, je descends dans 2 stations (3 minutes, donc). J’estime qu’il n’y a pas de nécessité ou d’urgence à bouger ma valise. Et si jamais c’était urgent, il y a des places un peu plus loin.
Je lui souris et explique en 2 mots que je vais laisser ma valise là où elle est mais que je descends bientôt.
Alors, elle dit « je veux m’asseoir ».
Je demande à la femme combien de stations il leur reste, pour pouvoir lui dire dans combien de temps elle pourra s’asseoir. Pas de chance pour la petite fille, elles descendront à la même station que moi. Donc pas de strapontin, cette fois-ci. Tant pis.
Et là, surprise !
La femme se met à sermonner la petite fille sur le fait qu’elle ait osé dire qu’elle voulait s’asseoir.

Quoi ? Alors, je m’adresse à la femme : « Bein, non, c’est bien de demander si elle a envie » lui dis-je.
Elle entend mais ça n’a pas l’air de « faire tilt » elle continue de dire à la petite fille qu’il ne faut pas demander comme ça.