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  • Photo du rédacteurMagali

UN REPROCHE ET LA SOIREE BASCULE : LE CONSENTEMENT AIDE A COMMUNIQUER


soirée pizza, décor à cette scène de vie quotidienne
La pâte fine, la meilleure !

Samedi dernier, je mangeais une pizza avec un ami en terrasse, on regardait avec tendresse et amusement la petite fille de la table d’à côté et le petit chien de derrière qu’elle convoitait sans oser l’approcher. Le papa de la petite fille se réjouit quand elle finit par nous faire un coucou. La conversation ne va pas plus loin.


Ils sont venus dîner en famille, la soirée a l'air tranquille. Sa femme s’est absentée avec leur second petit pendant un moment.


Quand elle revient, il lui lance :

  • C’est pas trop tôt !

Sa femme un peu étonnée de l’accueil, lui répond :

  • Bah, il y avait la queue puis il voulait faire popo, ça prend plus de temps.

Et là, la phrase incroyable, sortie de la bouche d’un adulte :

  • Tu crois que c’est sympa d’être tout seul tout ce temps ?

Sa femme ne se démonte pas :

  • Bein, tu n’as qu’à aller faire faire le popo la prochaine fois !

Le mari fait une remarque désagréable à sa femme qui l'a laissé seul trop longtemps.
Et si on jetait un verre de liquide enflammé sur sa soirée, pour voir comment ça fait ?
Qu’est-il donc passé ou, justement, pas passé, dans l’esprit de ce jeune papa ???

Dans sa remarque, j’entends qu’il n’a pas aimé rester tout seul. Il s’est peut-être ennuyé ou à peut-être eu peur du jugement sur le fait d’être seul au resto ?


Passons sur le fait

  • qu’il aurait été tout aussi seul dans la queue des toilettes,

  • qu’il joue un peu la partition clichée du 3ème enfant dans cette situation,

  • qu’il faut bien que ses enfants se soulagent de temps en temps, même si ce n’est peut-être pas le moment le plus funky de sa vie de parent…


Ce qui m’a frappé ici, c’est qu’il a gardé bien au chaud pendant tout ce temps une remarque acide pour sa compagne, plutôt que de chercher à CHANGER sa situation.

Si tu t’ennuies, qu’est-ce que tu peux faire pour toi ?


Par exemple,

- Il peut aller se promener avec sa fille,

- Jouer avec elle

- Parler avec les propriétaires du chien de derrière

- Et même avec nous ! On a souvent été en contact visuel, à échanger des sourires. Le genre de perche de 10m de long qu’il aurait pu saisir pour lancer une conversation.

- Aller vers les toilettes avec sa fille pour retrouver « manman ».

- ...


S’il s’ennuie à ce point, qu’est-ce qui l’empêche de pendre soin de lui ?


Et surtout, c’est tellement triste de s’en prendre à sa compagne et de saccager quelques minutes de sa soirée en famille pour une chose sur laquelle elle a encore moins de leviers d’action que lui.


Le couple c’est déjà assez difficile, c’est dommage de miner le terrain avec des situations « à la con ». Sauf votre honneur, et si je puis me permettre, monsieur.


J’ai bien sûr l’air de juger. Mais c’est vraiment de la tristesse et de l’étonnement devant notre irrationalité d'adultes...


Ici, les deux choses qui semblent avoir manqué dans son esprit :


1. Tu es responsable de tes désirs, de tes besoins, de tes limites : c’est à toi qu’il revient en priorité de les identifier et de les satisfaire.


2. Ce n’est pas efficace d’agresser l’autre parce que tu exiges implicitement qu’il prenne en charge tes désirs, besoins et limites à ta place, surtout

  • s’il est lui-même occupé à autre chose.

  • si tu n’as formulé aucune demande.


C’est pourtant assez classique de le faire.


Ca m’est aussi arrivé. Plein de fois.


La passivité et ses saillies acides ont longtemps été ma zone refuge en cas de stress ou d’inconfort.


Une torture ça crie sans trop de bruit, mais on voit toute la tension de son expression.
Toi comprendre moi pas contente à cause de TOIIIIIIIIIIIIIIIIII-euuuuuuuuuuh !

Par exemple, il y a quelques années, je me montrais un peu tendue et sèche un week-end, chez un précédent amoureux. A un moment, gentiment, il me fait une suggestion :

  • Peut-être que tu as besoin de temps chez toi ?

Il avait vu juste, le bougre ! Je tournais comme une lionne en cage, parce que je n’avais pas su identifier que j’avais en effet besoin d’un moment de solitude, tranquille chez moi. Ça ne m’avait pas traversé l’esprit que j'en avais besoin ni que c'était possible et pourtant ça m’a semblé évident quand il l’a dit.


Quand on est empêtré dans une forme de passivité, à peut-être avoir oublié que l’on a les rênes de notre situation, en tous cas, bien plus que ce que l’on croit, c’est difficile d’en sortir.


Ça prend du temps de passer de ces réactions qu’on pourrait qualifier de « passives-agressives » à une expression simple et claire, de ce dont on a besoin dans un moment de tension. Ça prend du temps de se rendre compte qu’on peut quelque chose pour soi.


La valeur ajoutée de la culture du consentement

C’est ce que m’aura appris la culture du consentement, après une première éducation en communication non violente :

  • Si tu n’es pas bien dans une situation, vois ce que tu peux faire pour toi.

  • Qu’est-ce que tu veux ? De quoi as-tu besoin ? Qu’est-ce qui ferait que la situation soit mieux ?

  • Quelle demande peux-tu adresser ?

  • Quelle action peux-tu entreprendre ? Une action pouvant être de reconnaître que sur le moment il n’y a pas grand-chose à faire et essayer de se soutenir avec douceur dans ce moment.


Les #pausetendresse ou les ateliers consentements sont de formidables laboratoires pour prendre le temps de ressentir ce que l’on veut et se rendre compte que ces choses que l’on veut peuvent se demander. Et, incroyable, il y a même parfois des gens pour dire sincèrement oui.


Ces expériences ont d’abord fait bugger mes neurones.

Vraiment. Ca faisait exploser les limites de mon monde, je dis souvent l’aquarium, que je confondais avec le monde et « la vraie vie ».

court-circuit
Ca grince dans ma tête ! Ce n'est pas "sensé" se passer comme ça !

A force de jouer, d’explorer, je prends confiance et j’ose de plus en plus.


C’est l’expérience d’une vie, mais chaque fois j’apprécie la joie que j’ai à faire des choses pour moi et à alléger grandement ma vie à 2 de mes anciennes frustrations…


Apprendre à ressentir. Oser dire. Reconnaître nos attentes implicites. Oser agir.


Ca fait sérieux. Ca l'est. Et au final, c'est plus de joie et de rigolades, parce que, franchement, à un moment, ça devient rigolo de se voir fonctionner dans notre aquarium, à jongler avec tout nos irrationalités et nos prises de tête, quand parfois, la solution est juste là et pas très compliquée...



Prochains Ateliers consentement pour s'entraîner :





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